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Rapport de l'ONU: Reynold Deeb et gangs armés en Haiti, une affaire de famille

La situation en Haïti continue de susciter de vives inquiétudes à l'échelle internationale en raison de la montée en puissance des gangs, de l'insécurité croissante et de la corruption généralisée. Dans un rapport explosif récemment publié par le Groupe d'experts sur Haïti, des allégations choquantes ont émergé concernant l'implication directe de Reynold Deeb, Directeur général du Groupe Deka, un important importateur de biens de consommation, dans la crise des gangs qui sévit dans le pays.

Selon le rapport, le Groupe d'experts dispose de preuves solides indiquant que Reynold Deeb aurait financé des membres de gangs pour protéger son entreprise et garantir le transport sans encombre de ses marchandises importées. En 2017, Deeb aurait conclu un accord financier avec un chef de gang, lui permettant ainsi de poursuivre ses activités au sein d'un des principaux ports d'Haïti.

Deeb aurait également recouru à des membres de gangs pour exercer des pressions sur certains douaniers du port, les empêchant d'inspecter ou d'intercepter ses conteneurs. Cette pratique aurait permis à Deeb d'éviter le paiement de certains droits d'importation, renforçant ainsi ses profits.

Implication de Deeb dans la Crise du "Peyi Lok"
Le rapport révèle également l'implication présumée de Reynold Deeb dans la crise économique et sociale dite "peyi lok", qui a paralysé Haïti entre septembre et décembre 2019. L'opposition politique, soutenue par des acteurs économiques, dont Deeb, aurait incité la population à rester chez elle dans le cadre d'un mouvement de protestation visant à exercer une pression sur le Président Moïse pour qu'il démissionne.

Cette période de troubles a entraîné la paralysie des transports publics en raison de la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et la diminution des réserves alimentaires. Les barricades et les actes de violence ont entravé la libre circulation des personnes et des biens, isolant certaines régions de la capitale. Profitant de cette crise, Reynold Deeb aurait soudoyé des députés, qui auraient à leur tour versé de l'argent à des chefs de gangs pour disperser les manifestants, permettant ainsi la reprise des activités commerciales et l'entrée de ses marchandises dans le pays.

Des Allégations Troublantes sur l'Influence de Deeb dans les Ports
Le rapport du Groupe d'experts révèle que l'élection de Michel Martelly en 2011 a coïncidé avec l'arrivée de nouveaux acteurs économiques dans le contrôle des principaux ports d'entrée d'Haïti. Parmi ces acteurs, Reynold Deeb occupe une place de choix et continue d'exercer une influence significative sur le choix des douaniers affectés dans plusieurs grands ports.

Des sources suggèrent que Deeb aurait mis en place des représentants pour faciliter ses activités de fraude fiscale, notamment la sous-déclaration de marchandises, le faux étiquetage et l'importation de produits de contrebande par le biais de ports différents.

Ces révélations mettent en lumière l'implication présumée de Reynold Deeb dans la crise des gangs en Haïti et la manière dont il aurait utilisé ces groupes criminels pour protéger ses intérêts commerciaux et éviter de payer des droits d'importation. La situation en Haïti reste complexe et nécessite des actions concertées pour lutter contre la corruption, rétablir la sécurité et restaurer la stabilité dans le pays.

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