Massacre à la Saline: Haïti, l’ombre de l’injustice et de l’impunité, deux ans après
Ce 13 novembre 2020, marque deux années depuis que des gangs armés ont commis un carnage au quartier de la Saline. 71 personnes assassinées, parmi elles 15 enfants de moins de 13 ans, deux autres portées disparues, 11 victimes de viols collectifs, 150 maisonnettes vandalisées et criblées de balles, dans la nuit du 13 novembre 2018. Un massacre qui devient une affaire internationale, puisque plusieurs organisations internationales et nationales ont demandé pour que justice soit rendue.
Des rapports ont été publiés et ont indexé des gens proches du pouvoir, et des hommes armés qui jusqu’à aujourd’hui sèment la terreur sans trop inquiéter d’être sanctionnés par la justice haïtienne. Le rapport détaillé de vingt pages de la Mission des Nations-Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti (MINUJUSH) suggère que l’attaque a été une opération planifiée au niveau du pouvoir de l’État, et a été menée par au moins cinq gangs différents, soutenus par des agents du gouvernement contre des gangs de deux groupes armés rivaux ainsi que des résidents soupçonnés d’être à ces gangs.
« Le manque d’intervention étatique pour protéger la population contre les violences des gangs est particulièrement préoccupant. L’absence d’intervention de la PNH lors de l’attaque… a pu permettre aux assaillants d’agir avec impunité et contribué au nombre très élevé de victimes. L’inertie observée des forces policières a également pu permettre aux auteurs des violences de transporter les cadavres, de les démembrer et de les brûler – y compris dans les jours qui ont suivi l’attaque – afin d’éliminer les preuves et d’empêcher leur identification. » a conclut le rapport du Service des Droits Humains (SDH) de la (MINUJUSTH).
Alors que la (MINUJUSTH) admet des faits aussi graves, et réclame Justice dans dans cette affaire, les autorités judiciaires et policières deux ans après, n’ont même pas interpellés voir arrêté aucun des coupables mentionnés dans les rapports publiés. « Les autorités haïtiennes se taisent, font le mort, comme si la mort d’autant de personnes ne les dérangeait pas » disait Me Sonel Jean-François. « Saisi du dossier, Me Ocnam Clamé DAMEUS, alors Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port au Prince, avait ordonné à un juge de Paix de se rendre sur les lieux aux fins d’effectuer le constat des corps, dresser le procès-verbal y relatif et procéder à la levée des cadavres. L’OPC n’a pas encore pu obtenir une copie dudit procès-verbal de constat. Toutefois, les premiers éléments rapportent que le Juge de Paix n’a retrouvé que des morceaux, des fragments de corps humains sauvagement mutilés, ce qui rend impossible une évaluation exacte ou même approximative du nombre de cadavres. » rapporte l’Office de Protection du Citoyen (OPC) puisque les preuves ont été détruites.
Deux après aucune avancée dans le dossier du massacre à la Saline et des zones avoisinantes, les parents des victimes toujours en quête de Justice. Des noms ont été cités certains ont même des plaques officielles et roulent sur l’autoroute de l’injustice avec la pancarte d’impunité. Jovenel Moïse, président de la République seul garant de la bonne marche des institutions, n’arrive toujours pas à satisfaire la justice haïtienne assoiffée de justice. Quoique indexé dans le massacre de la Saline le nommé Jimmy Chérisier alias Barbecue, continue de massacre des gens des groupes rivaux qui ne veulent pas Intégré son groupe G9, qui selon un ancien conseiller juridique du président est supporté par Jovenel Moïse.
Deux ans nageant dans l’impunité, le gouvernement annonce la résolution TOLÉRANCE ZÉRO pour tous les bandits sans exception, « la peur doit changer de camp » ont-ils fait savoir. » le président de la République Jovenel Moïse comme par habitude dit passer des instructions formelles à la Police Nationale d’Haïti (PNH), de rétablir la sécurité générale pour faire régner la loi, une situation qui ne date pas d’aujourd’hui. « Celui qui sème l’injustice moissonne le malheur. » à suivre…
Wallace Elie
Communicateur Social / Journaliste.