Médias

Du Journalisme sensible au Genre, Haïti Adolescent Girls Network(HAGN) s’active

En prélude aux seize (16) jours de l’activisme contre la violence faite aux femmes et filles, les 22 et 23 novembre 2020, Haïti Adolescent Girls Network (HAGN) a organisé deux journées de formation au complexe Lafayette à Delmas 71 à l’intention des journalistes haïtiens. « Violence basée sur le genre, Journalisme sensible au Genre » tel a été le thème retenu pour cette formation.
L’expérimenté journaliste haïtien, Vario SÉRANT était le principal intervenant dans ce séminaire.
Le journaliste comme passeur de sens, a pour devoir de s’accrocher à la déontologie du métier, a d’entrée de jeu signalé le Communicateur social.
Et à Vario SÉRANT de poursuivre: « Le journaliste a une vocation de service », dit-il. L’ancien Directeur de programmation de la Télé Haïti croit qu’il est obligatoire pour que tous les journalistes s’attachent à une même déontologie. Il faut que ce médiateur se donne pour exigences la vérification des faits, la protection des sources et surtout, éviter ce grand ennemi: « rumeur », soutient l’ancien correspondant de la RFI en Haïti.
Vario SÉRANT invite les professionnels de ce domaine à avoir le souci de faire du journalisme conformément aux principes établis.
Il en a profité pour rappeler aux participants quelques fondamentaux du journalisme, à savoir:
– Éthique et déontologie(devoir, obligation; droit, privilège, etc.);
– Traitement de l’information (techniques d’écriture, actualités, genre journalistique);
– Critères de choix(signification, intérêt);
– Médiation;
– Culture générale (un journaliste est un éternel apprenant; il doit être curieux et attentif)…
Ainsi, les notions de responsabilité, d’éthique, de neutralité, du devoir, de crédibilité, d’impartialité, de clarté, du recul doivent toujours guider le travail du journaliste.
Et, pour terminer avec sa présentation sur le Journalisme, Vario SÉRANT a tenu à préciser qu’un journaliste doit se former pour informer. Le journaliste doit être un communicateur fluide. L’information recueillie doit être traitée suivant la déontologie du métier.

Sur la notion Genre
Intervenant sur la notion Genre, l’ancien étudiant de la Faculté des Sciences humaines de l’Université d’État d’Haïti(UEH) porte la question sur un angle sociologique en postulant que le Genre, c’est une construction sociale. Autrement dit, c’est une construction sociale de l’identité sexuelle. Pour appuyer son point de vue, le formateur fait appel à une célèbre femme et auteure française, Simone de BEAUVOIR qui a soutenu qu’on « ne nait pas femme, on le devient, de même on ne nait pas homme » mais on le devient par l’ensemble du processus de socialisation familiale, scolaire, professionnelle, écrit UNESCO.

Pour l’UNESCO, le Genre se traduit par « rapports sociaux de sexe » ou encore « rapports socialement et culturellement construits entre femmes et hommes. »

Ainsi, pris dans cet angle, le Genre est vu comme une construction sociale. Le Genre est une orientation choisie suivant le rapport de l’individu avec son milieu social. Il est lié à la culture de la personne. Si nous sommes tous nés avec un sexe(biologique); pour le Genre(social/culturel), c’est un acquis, un produit de la socialisation.
La présentation de M. Vario SÉRANT a été enrichissante. Il a fait preuve d’un homme de lumière maîtrisant parfaitement son travail. Ce qu’il faut également noter, ce sont les références qu’il a soumises. Ainsi, le présentateur du séminaire a permis aux participant(e)s de découvrir un grands nombre d’auteurs travaillant sur le Journalisme et le Genre. Il a conseillé, recommandé et encouragé entre autres la lecture des ouvrages comme Origine de la presse haïtienne, Emmanuel CASTERA; L’interview à la télévision ,Yvan CHARON; Méthodologie du journalisme télévisuel, Jean Jacques JESPERS ; L’interview à la télévision: techniques et méthodes, Réal BERNABÉ ; Le deuxième sexe, Simone De BEAUVOIR ; Sauver l’information en Haïti, Vario SÉRANT ; La presse en ligne, Jean-Marie CHARON, etc.
Signalons aussi une grande femme haïtienne, Madeleine Sylvain BOUCHEREAU, la première femme haïtienne ayant un doctorat en Sociologie. Cette puissante gente a initié le véritable mouvement féminin des années 1940 et 1950 jusqu’à la création de la Ligue féminine haïtienne.

Il est à noter que plus d’une vingtaine de journalistes venus de différentes villes d’Haïti et issus de plusieurs médias ont pris part à cette activité de l’esprit: RD-Plus, RCH2000, Métronome, Vwa Fanm Ayisyèn(VFA), Radio Feno Inter, Radio Émancipation, RTO, Jouda Kreyòl, Avize News Magazine, RTM, Haïti Tropical, JEN TV, RTE MENFP pour ne citer que ceux-là.

Dans une société haïtienne marquée par l’intolérance, l’impunité, la culture de violence institutionnalisée et la non acceptation de la femme comme personne libre, capable de penser et de décider suivant son choix et ses désirs, ce séminaire de deux jours ont offert aux médias en général et aux journalistes en particulier la possibilité d’aider à construire un autre regard sur les femmes et les filles. Mieux comprendre la problématique du Genre est une étape importante dans cette dynamique. Cette formation peut également aider à construire une autre image dans le rapport complexe, socialement et historiquement construit entre Femmes, Filles et Hommes en Haïti.

Supportée par ONU-Femmes, PNUD et UNFPA à travers l’initiative baptisée SPOTLIGHT, cette formation vise à éliminer la violence à l’égard des femmes et filles haïtiennes. Ainsi, l’HAGN veut attirer l’attention des journalistes sur cette problématique cruciale en Haïti.
Il est venu le temps de finir avec les violences sur toutes les formes exercées sur les femmes et les filles en Haïti. Finir avec la violence tout simplement.
Maureen PETIT-FRÈRE, Officière de projet à HAGN, invite les journalistes à retransmettre les informations et connaissances qu’ils ont acquises pendant ces deux journées afin de contribuer à une société où chaque personne puisse vivre sans discrimination et sans violence.
Soyez désormais un « champion pour changement » pour une Haïti plus juste et plus solidaire.

Iléus PAPILLON

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