Recrudescence de l’insécurité : le GTS propose la création d’une force armée antigang parallèle à la PNH
Un groupe de professionnels travaillant à l’Université Quisqueya, préoccupés par la montée inquiétante de l’insécurité ont réuni depuis plusieurs mois, des experts en matière de sécurité comme, l’ex-directeur général de la PNH, Mario Andrésol, Dr Charles Prospère, formant le groupe de travail en sécurité (GTS), pour analyser et formuler une proposition à l’État. Certaines autorités de l’État sont des bénéficiaires de l’insécurité. Ils font tout pour garder le phénomène, conclut, Dr Charles Prospère au cours d’une interview, mercredi 9 Mars 2022. Nous devons former une force antigang de 200 à 500 personnes, parallèlement à la PNH, croit le GTS.
Ce qui est visible n’est pas seulement le problème. Les bandits ne sont que de simples soldats, ils ne sont pas les chefs de l’insécurité. L’insécurité en Haïti est d’abord un problème de gouvernance, explique le Dr Charles Prospère.
« Nous, au niveau de l’UNIQ, nous avons réuni des experts, nous avons analysé globalement le phénomène et proposé une stratégie à l’État pour éradiquer l’insécurité sans rien demander en contrepartie mais ils nous ont ignorés, rapporte le Dr Charles. Des dirigeants de l’État bénéficient de la situation, peut-être économiquement, politiquement. Ce qui est certain, ils expriment une volonté de maintenir la situation, laisse-t-il croire ».
« Parmi 35 millions de gourdes réservés au service d’intelligence, 20 millions sont restés à l’intérieur de la Primature et 15 millions vont dans la poche de dirigeants de la même institution. Beaucoup d’argent très souvent sont décaissés au nom de la PNH, cependant les agents des forces de l’ordre ont l’habitude de se plaindre à chaque instant pour des matériels de travail », révèle le professeur.
Le technicien en sécurité regrette qu’il est difficile de trouver 500 policiers honnêtes, sérieux parmi les 12 à 13 mille agents de l’institution policière. En cherchant à résoudre d’autres aspects, nous devons former une force armée antigang. Ce groupe aura pour devoir de faire une bataille continue, permanente contre les gangs mais nous devons leur donner toutes les munitions nécessaires, détaille-t-il.
De plus, l’autre option est de faire une relation population-PNH, comme certains pays l’ont fait quand ils sont menacés par des bandits et comme la population de Gressier a fait la démonstration vendredi 4 Mars dernier. « Je fais un appel à la mobilisation générale afin que la peur change de camp », crie le Dr Charles Prospère.
C.E/Image7