Insécurité

Criminalité / Croix-des-Bouquets : des habitants abandonnent leurs maisons, cri de détresse de l’une des victimes

Comme pour la troisième circonscription de Port-au-Prince désertée depuis neuf (9) mois à cause des luttes armées de gangs à Martissant, les habitants de la Croix-des-Bouquets ont commencé depuis plus d’un trimestre à abandonner leurs maisons les mains vides en raison d’un niveau de criminalité croissant et inquiétant provoqué par les bandits surtout ceux du groupe dénommé « 400 Mawozo ». « il n’y a pas de vie. Des bandits ont incendié ma maison, il y a 22 jours de cela. Depuis lors, moi et ma femme avec nos trois enfants dormons dans les rues », témoigne un père de famille, l’une des victimes parmi les milliers d’autres, requérant l’anonymat, vendredi 4 Mars 2022 au micro de Magic 9.

« Les habitants utilisent l’eau de puits causant des infections, fièvres aux femmes. J’habite à Croix-des-Bouquets depuis cinq ans mais je suis originaire du département du Nord, explique la victime. Ma femme et moi avons fui la maison avec seulement les vêtements couvrant nos corps. Imaginez, une femme qui passe trois ou quatre et même cinq jours sans avoir la possibilité de changer sa culotte ?, argumente le père de famille sous forme d’interrogation ».

À souligner que les victimes des actes de criminalité des gangs de la Croix-des-Bouquets ont peur de parler au micro de la presse, par crainte d’être identifiées par les bandits. C’est pourquoi, ce père de trois enfants qui est aussi une victime a requis l’anonymat pour expliquer sa situation actuelle. Celui-ci témoigne avec beaucoup d’émotions dans la voix, donnant l’air de résister à un pleur.

Vous avez un bébé, vous peignez à lui donner de l’eau potable à boire. C’est une situation extrêmement difficile. Le bébé est en phase d’allaitement pourtant je ne peux pas aider ma femme en tant que garçon, raconte-t-il.

« Auparavant, nous étions logés au ranch de la Croix-des-Bouquets. À un certain moment, les responsables nous ont ordonné de sortir. Maintenant nous passons la nuit dans les rues. Tirs nourris ou pas, nous n’avons d’autres choix que de rester dans les rues, fait-il savoir . Nous étions dès le début, 15 familles maintenant certaines personnes sont réfugiées chez leurs familles ou amis-es. Malheureusement, moi je n’ai que ma ville natale dans le Nord, regrette-t-il en continuant ».

La victime anonyme, plus loin, estime qu’il n’est pas nécessaire pour lui de s’adresser à l’État car depuis plus d’une vingtaine de jours, l’État est absent à la Croix-des-Bouquets. Il préfère s’adresser de préférence à de simples citoyens volontaires, des samaritains pour aider au moins son bébé récemment venu au monde.

« (509) 46 91 53 29, c’est mon numéro de téléphone, vous pouvez me contacter via WhatsApp. Faites un geste au moins pour le bébé car il ne peut pas dormir à ciel ouvert », supplie la victime avec beaucoup de tristesse dans la voix.

C. E/Image7

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