Haïti fait appel à Blackwater pour traquer les gangs : une lutte sous contrat

Pour affronter la spirale de violence qui étrangle la capitale, le gouvernement haïtien mise sur une option radicale : confier une partie de la sécurité intérieure à la sulfureuse firme américaine Blackwater, spécialisée dans le mercenariat militaire.
L’accord, révélé par le New York Times et confirmé par Le Nouvelliste, ouvre la porte à une intervention étrangère atypique : drones de surveillance, soldats privés et dispositifs tactiques sont déjà en phase de déploiement. Erik Prince, fondateur de Blackwater, serait personnellement impliqué dans la mission, signe de l’importance stratégique de ce partenariat. Pour l’État haïtien, il s’agit de frapper fort, là où la PNH montre ses limites.
Mais ce recours à une armée privée, bien qu’ambitieux, soulève de vives inquiétudes. Défenseurs des droits humains, politiciens et citoyens redoutent un glissement vers une forme de sécurité déléguée, opaque et potentiellement incontrôlable. L’histoire controversée de Blackwater en Irak et en Afghanistan jette une ombre sur cette collaboration.
Entre audace désespérée et stratégie de dernier recours, Haïti joue gros. Reste à voir si les balles de Blackwater viseront juste… ou si ce contrat risqué ajoutera un nouveau chapitre chaotique à la crise haïtienne.