Depuis le tremblement de terre dévastateur de 2010, Haïti a été en proie à une série de crises politiques et sociales. L’épreuve initiale du séisme a exacerbé les fragilités institutionnelles du pays, conduisant à une instabilité chronique. Les gouvernements successifs ont eu du mal à instaurer un climat de sécurité et de gouvernance efficace. Les élections, souvent marquées par des accusations de fraude et de manipulation, ont eu peu de succès dans la stabilisation du pays, amplifiant le mécontentement populaire et la méfiance envers les institutions.
Le mandat de Michel Martelly (2011-2016) a été marqué par des tensions et des controverses. Son administration a été critiquée pour son incapacité à améliorer les conditions de vie malgré les milliards de dollars d’aide internationale. En 2015, un cycle électoral chaotique a conduit à des reports et des contestations, mettant en lumière la faiblesse des mécanismes démocratiques du pays. Martelly a été remplacé par Jocelerme Privert en 2016, un président intérimaire dont le mandat a été marqué par des efforts pour organiser de nouvelles élections.
L’arrivée de Jovenel Moïse à la présidence en 2017 a ouvert une nouvelle ère, mais son mandat a été émaillé de troubles politiques et de corruption. Moïse a tenté des réformes économiques tout en affrontant des manifestations massives contre la corruption et la gestion des fonds publics. En 2021, Moïse a été assassiné dans un contexte de détérioration de la sécurité et de violences des gangs, plongeant le pays dans un vide de pouvoir et une crise politique encore plus profonde.
Depuis l’assassinat de Moïse, Haïti est en crise permanente. Le pays est confronté à une montée de la violence des gangs, un effondrement des services publics et une économie en ruine. Les tentatives d’intervention internationale et les efforts pour stabiliser la situation se heurtent à des obstacles significatifs, notamment le manque de consensus interne et les problèmes de légitimité des autorités en place. Les perspectives pour une résolution rapide de la crise restent incertaines, laissant Haïti dans une situation de précarité et de désespoir.
Eugène Ernest