Formation du cabinet ministériel : quand chaque partie réclame sa part du gâteau
La formation d’un nouveau gouvernement en Haïti, déjà un processus complexe, est aujourd’hui ralentie par des rivalités internes entre les différents groupes d’influence.
Les conseillers présidentiels, incapables de s’accorder sur le choix des dirigeants des ministères, prolongent une crise politique qui fragilise davantage le pays. Alors que certains souhaitent monopoliser le pouvoir, d’autres s’y opposent farouchement, rendant les négociations stériles. Au milieu de cette mêlée, le Premier ministre Didier Fils-Aimé revendique également sa part dans la répartition des postes, accentuant les tensions.
Cette impasse politique révèle une lutte acharnée pour le contrôle des ressources et des leviers de pouvoir, aux dépens des besoins urgents de la population. Les querelles internes ne font que retarder la mise en place d’un gouvernement capable d’apporter des solutions concrètes aux multiples crises. Dans ce climat d’incertitude, rien n’exclut la possibilité d’une transition prolongée, voire d’un effondrement total des institutions. Une « transition dans la transition » semble se profiler, où les intérêts personnels et les ambitions politiques écrasent les aspirations collectives.
Pendant ce temps, le peuple haïtien continue de souffrir. Les violences armées ravagent les communautés, et l’insécurité alimentaire atteint des niveaux alarmants. Les citoyens, abandonnés par leurs dirigeants, peinent à trouver un espoir dans un avenir marqué par la corruption et l’indifférence des élites. Il est urgent que les acteurs politiques dépassent leurs rivalités pour construire une gouvernance inclusive, sans quoi le pays risque de sombrer davantage dans le chaos.
Ernest EUGENE / [email protected]