ONU: une résolution rédigée par les Etats-Unis sur Haïti, bloquée par la Chine
La Chine a bloqué jeudi 18 juin une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU concernant Haïti, rédigée par les Etats-Unis, qui déplorait «la détérioration de la situation politique, sécuritaire et humanitaire», d’après des diplomates.
Ce projet de texte de Washington, comprenant seulement quatre paragraphes, «soulignait aussi l’urgente nécessité de tenir des, élections présidentielle et parlementaires libres et équitables en 2021».
Selon un diplomate, la mission diplomatique chinoise a expliqué devoir en référer à sa capitale. D’autres diplomates ont indiqué à l’Agence France Presse voir dans la position dure de la Chine un lien avec Taïwan, reconnu par Haïti qui ne manque pas une occasion de soutenir l’île à l’Assemblée générale de l’ONU.
«La crise politique profondément enracinée qui a frappé le pays pendant la majeure partie des quatre dernières années ne montre aucun signe de ralentissement», a-t-elle dit. «Un accord politique reste insaisissable, alors que la rhétorique utilisée par certains dirigeants politiques devient de plus en plus acrimonieuse», a ajouté la responsable de l’ONU.
La légitimité du président Jovenel Moïse, qui gouverne par décret et sans contre-pouvoir depuis janvier 2020, est contestée par une large partie de l’opposition politique et de nombreuses organisations de la société civile.
Le 7 juin, le référendum constitutionnel prévu le 27 juin en Haïti et largement contesté par l’opposition a été reporté sine die, officiellement en raison de la pandémie de Covid-19. Ce référendum visait à supprimer le Sénat et ouvrir la possibilité de deux mandats présidentiels consécutifs, une réforme renforçant l’Exécutif.
C’est la deuxième fois depuis l’entrée en fonctions en janvier de l’administration de Joe Biden que la Chine bloque une déclaration rédigée par les Etats-Unis sur un dossier du Conseil de sécurité. En avril, une déclaration appelant à éviter l’escalade dans le conflit au Sahara occidental avait été refusée par la Chine, l’Inde et des pays africains.
Avec AFP