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Migrants vénézuéliens envoyés au Salvador : quand les États-Unis contournent la justice au nom de la sécurité

Sous couvert de lutte antiterroriste, les États-Unis ont transféré des centaines de migrants – dont des Vénézuéliens – vers une prison de haute sécurité au Salvador. Une mesure exceptionnelle dénoncée par l’ONU, qui y voit une menace grave pour les droits fondamentaux des personnes concernées.

C’est une manœuvre qui suscite la stupeur. En s’appuyant sur une vieille loi fédérale de 1798, rarement invoquée depuis sa création, Washington a décidé d’expulser vers le Salvador des individus suspectés d’appartenir à des groupes criminels, sans passer par un procès. Dans le lot, des migrants vénézuéliens accusés d’être liés au gang Tren de Aragua sont désormais détenus dans une prison ultra-sécurisée, loin de leur famille et sans véritable défense juridique. Pour Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, cette action bafoue le droit à un traitement équitable et marque un dangereux précédent.

La mesure s’inscrit dans une nouvelle stratégie américaine de coopération sécuritaire transnationale, amorcée par la désignation de certains gangs comme organisations terroristes. Mais selon plusieurs défenseurs des droits humains, cette approche criminalise indistinctement la migration. Des familles dévastées dénoncent l'absence totale de transparence et de garanties judiciaires. Le Salvador, connu pour ses politiques carcérales sévères, devient ainsi l’extension d’un système de répression migratoire, qui préfère la force à la justice.

Alors que le respect des droits humains vacille au profit de politiques de sécurité musclées, cette affaire soulève une question essentielle : jusqu'où les démocraties peuvent-elles aller dans leur guerre contre le crime sans sacrifier les principes de justice et d’humanité ?

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