Editorial

La CARICOM s'apprête à dicter les directives aux conseillers présidentiels autour de l'intérêt collectif

La crise politique en Haïti a atteint des proportions alarmantes, exposant les failles profondes dans le processus de gouvernance et mettant en danger le bien-être de la population. Alors que la Communauté Caribéenne (CARICOM) s'apprête à intervenir, il est impératif de reconnaître que la situation exige un leadership fort et consensuel, axé sur les intérêts du peuple haïtien plutôt que sur des ambitions politiques étroites.

Les récents développements ont mis en lumière un triste spectacle de rivalités politiques et de querelles d'égos au sein du Conseil Présidentiel de Transition, avec des factions rivales luttant pour le contrôle du pouvoir sans se soucier des conséquences pour le pays. Le résultat est un blocage institutionnel paralysant, laissant la population dans l'incertitude et l'instabilité.

La proposition d'un Premier ministre imposé sans consensus et celle d'une présidence tournante ne font que perpétuer le cycle de gouvernance chaotique et inefficace qui a caractérisé l'histoire récente d'Haïti. Ces solutions superficielles ne tiennent pas compte des besoins réels du peuple haïtien et risquent de prolonger la crise plutôt que de la résoudre.

Ce qui manque cruellement dans ce paysage politique encombré, ce sont des dirigeants visionnaires et altruistes, prêts à mettre de côté leurs intérêts personnels au profit de l'intérêt général. Haïti a besoin de leaders capables de transcender les divisions partisanes et de travailler ensemble pour reconstruire les institutions, relancer l'économie et répondre aux besoins urgents de la population en matière de santé, d'éducation et de sécurité.

La CARICOM a un rôle crucial à jouer dans ce processus, en tant qu'organisation régionale engagée dans la promotion de la démocratie, de la stabilité et du développement. Ses efforts pour faciliter un dialogue inclusif et pour encourager la formation d'un gouvernement de coalition responsable sont louables, mais ils doivent être soutenus par un engagement ferme des acteurs politiques haïtiens eux-mêmes.

Il est temps pour les leaders haïtiens de faire preuve de maturité politique et de mettre de côté leurs différences pour le bien du pays. Ils doivent se rappeler que leur responsabilité première est de servir le peuple haïtien et de travailler ensemble pour construire un avenir meilleur pour tous. Cela exigera des compromis et un sens de l'unité nationale, mais c'est le seul chemin vers une Haïti stable, prospère et résiliente.

En fin de compte, la vraie mesure du leadership en Haïti ne se trouve pas dans les postes occupés ou les pouvoirs exercés, mais dans la capacité à guider le pays vers la paix, la justice et le développement durable. C'est sur cette base que les futurs dirigeants d'Haïti doivent être jugés et c'est à cette norme élevée qu'ils doivent aspirer.

bakop pou andirans
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