Crise en Haïti: l’échec est partagé entre la société civile, la classe politique et la communauté internationale, estime le CARDH
Parmi les acteurs de la sphère politique, de la société civile que le secrétaire d’Etat adjointe américaine, Madame Anne Witkowsky, a rencontré au cours de cette deuxième semaine du mois de Mars, figure le responsable du centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH), Me Gédéon Jean. D’après, l’avocat, qui intervient dans la presse, 10 Mars 2022, l’objectif de la visite de la secrétaire d’État est de trouver les moyens possibles pour résoudre la crise en Haïti et arriver à la stabilité. Pour lui, l’échec d’un consensus pouvant résoudre la situation est partagé entre la société civile, la classe politique et la coopération internationale.
Depuis 1987, le peuple haïtien a choisi la démocratie. Actuellement, le parlement est dysfonctionnel, la justice est effondrée. Tous les acteurs tiennent compte des droits civils et politiques et négligent les droits sociaux et économiques, dénonce Me Gédéon Jean. Un sachet de spaghetti coûtait récemment 35 gourdes, maintenant il vous faut 75 gourdes pour l’acheter, justifie-t-il.
Que l’on veuille ou non, la communauté internationale est un acteur à part entière. Tous les acteurs actifs cherchent un blanc pour l’aider à accéder au pouvoir, jure le défenseur des droits de l’homme. C’est uniquement le jeu de la politique qui se fait actuellement. Dès que le Palais national reste vide, il y aura toujours de la stabilité dans le pays car chacun rêve d’être au pouvoir, veut-il faire comprendre.
Considérant l’avis du tiers du Sénat, les signataires de l’accord Montana, PM Ariel Henry et ses alliés, tout le monde connaît l’opinion de chaque groupe mais l’intérêt ne de la population n’est jamais priorisée, c’est pourquoi nous mettons au centre, au niveau du CARDH, le premier besoin de la population qu’est la sécurité, argue le professeur d’Université. La question fondamentale aujourd’hui, poursuit-il, est de demander : Quel levier les États-Unis doivent-ils manœuvrer pour forcer les protagonistes à bouger les lignes ?
« Les leviers sont multiples. Une fois que les américains décident de faire bouger les lignes, ils vont identifier le meilleur levier à utiliser, laisse croire l’homme de loi. Malgré tous les accords, toutes les rencontres. Il y a un niveau d’efforts que les acteurs politiques haïtiens n’ont pas encore fait, estime-t-il ».
Me Gédéon Jean croit nécessairement qu’il faudra l’émergence de nouveaux acteurs, que ce soit dans le secteur privé ou la société civile, pouvant jouer le rôle de médiateur dans la recherche de la solution de la crise actuelle dans le pays.
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