Cap-Haïtien : Mort subite du chef du gang « 30 Dinozò » en garde à vue, la population s’implique dans le démantèlement
Une opération musclée menée le mercredi 21 mai 2025 dans la commune de Limonade a permis l’arrestation de Valmyr Fabius, alias Koulou, présumé chef du gang notoire « 30 Dinozò », qui semait la terreur dans le quartier de Zombi, à la périphérie du Cap-Haïtien. Âgé de 27 ans, Koulou aurait fui son bastion à la suite d’une récente offensive policière, avant d’être localisé et capturé grâce à la collaboration entre la Sous-Direction de la Police Judiciaire du Nord, le BSAP et des citoyens mobilisés.
Lors de cette intervention, les forces de l’ordre ont également interpellé Variste Ancelot, alias Satan, 23 ans, présenté comme un bras droit influent du chef de gang. Mais moins de douze heures après son arrestation, Koulou a été victime d’un malaise fatal alors qu’il était en détention au commissariat central du Cap-Haïtien. Transporté en urgence à l’hôpital universitaire Justinien, il a été déclaré mort peu après son admission. La magistrate Dieula Benjamin a procédé au constat légal, en présence d’un greffier, et le corps a été remis à la famille.
La nouvelle de la mort de Fabius a eu un écho retentissant dans la région, mais loin de susciter des représailles, elle semble avoir galvanisé l’implication citoyenne. Le lendemain, des habitants du quartier Zombi ont capturé Vixamar Nixon, alias Ti Bab, 38 ans, un autre membre présumé du gang, surpris en possession d’une arme artisanale. Il a été remis aux autorités sans violence, marquant un tournant dans la coopération entre population et forces de l’ordre.
Dans une note publiée vendredi, la Direction Départementale Nord de la Police nationale d’Haïti a salué cette mobilisation communautaire et réaffirmé son engagement à démanteler les réseaux criminels dans la région. L’institution promet que les suspects arrêtés seront déférés devant la justice, dans une volonté ferme de rétablir la paix dans le département.
Cette série d’arrestations et l’élan de vigilance citoyenne pourraient bien redessiner le rapport de force face aux gangs dans le Nord, où l’union entre population et institutions régaliennes semble désormais porter ses fruits.