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Haïti au bord du gouffre : la terreur des gangs étrangle l’aide humanitaire et plonge des familles dans l’oubli

Alors que les violences des gangs s’intensifient en Haïti, l’ONU alerte sur une crise humanitaire sans précédent. Plus d’un million de déplacés, des services de santé suspendus, et une aide internationale entravée : le pays vit une urgence chronique. Derrière les chiffres, des vies brisées, comme celle de Christiana et sa fille, Leineda.

Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, Haïti est devenu le théâtre d’un effondrement social accéléré. Près de 85 % de Port-au-Prince sont désormais sous la coupe des gangs armés, qui étendent leur influence jusqu’aux régions autrefois épargnées. À chaque attaque, des centaines de familles fuient, abandonnant tout derrière elles. Dans ce chaos, l’accès à l’aide humanitaire devient un pari dangereux. Le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF tirent la sonnette d’alarme : les distributions de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux sont de plus en plus compromises par l’insécurité. Leineda, six ans, en est une victime silencieuse. Souffrant de malnutrition, elle a dû interrompre son traitement après une attaque à Mirebalais.

Les chiffres sont glaçants, mais les témoignages le sont encore plus. Christiana, sa mère, incarne le destin d’une population sacrifiée. À Boucan-Carré, où elle s’est réfugiée, l’arrivée d’une clinique mobile de l’UNICEF a permis à Leineda de reprendre son traitement. « Avant, nous n’avions rien. Maintenant, au moins, on nous voit », confie-t-elle avec émotion. Mais ces poches d’espoir restent fragiles. Le PAM réclame 72,4 millions de dollars pour les douze prochains mois, sans garantie de financement. Faute de sécurité, plusieurs zones restent inaccessibles, et des missions essentielles sont suspendues.

Haïti ne se contente plus de sombrer : il s’effondre à vue d’œil. Si la communauté internationale n’agit pas avec urgence, ce ne sont pas seulement des programmes humanitaires qui cesseront, mais toute une nation qui sera laissée à la dérive.

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