L’ANAMAH dénonce une tendance politique qui veut mettre la Justice haïtienne en otage
Le processus de nomination des juges à la Cour de Cassation se trouve toujours dans l’impasse. Le président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), après avoir, au nom de l’institution qu’il dirige, boudé une invitation du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), veut faire croire, lundi 2 Mai 2022 sur Magic9, qu’ il y a une tendance politique spécifique qui veut mettre la Justice haïtienne en otage. « Il faut cesser de politiser la Justice », soutient-il.
Le responsable de l’ANAMAH, d’entrée de jeu, souligne qu’il est nécessaire de combler les postes vacants au niveau de la Cour de de Cassation afin de permettre le traitement de nombreux dossiers urgents. Mais, selon ses dires, la volonté de nommer actuellement des juges à la Cour Cassation n’a d’autres objectifs que de faciliter la prestation de serment des membres du CEP et non pas pour le bien de la Justice.
« Certes, la nomination est nécessaire mais ce sont des juges qui doivent être nommés. Sinon, qu’en est-il de la question de carrière au sein de la magistrature? » argumente l’homme de loi. Ils veulent nommer un avocat militant à la tête de la Cour de Cassation. Cependant, au niveau des Cours d’appel, il y a des juges de carrière chevronnés qui peuvent occuper le poste », continue d’expliquer le Magistrat.
« Tous ceux qui veulent imposer des noms à la Cour de Cassation appartiennent à une même tendance politique », laisse entendre Me Jean Wilner Morin sans citer de nom. « Les avocats qui veulent intégrer la plus haute instance judiciaire du pays ont plus d’une vingtaine de dossiers pendant dans ladite Cour. Nous savons les genres d’affaires qu’ils ont l’habitude de traiter. Ce sont des avocats qui sont membres de partis politiques qui avaient occupé de grandes fonctions au niveau de l’État », détaille l’homme de loi.
L’ANAMAH rappelle que c’est le président de la République qui a l’attribution de nommer des juges dans le système judiciaire, tout en reconnaissant que le pays se trouve dans une situation exceptionnelle. Pour ledit regroupement de magistrats, le processus visant à nommer des juges à la Cour de cassation doit être plus proche de la loi. Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) doit choisir des juges siégeant à la Cour d’appel pour dresser une liste qui sera soumise, après étude, au pouvoir exécutif pour choisir ceux qui doivent être nommés lors d’un conseil des ministres, analyse Le numéro 1 de L’ANAMAH.
« Je ne vais pas m’engager dans aucun débat stérile avec aucune personne qui n’a aucune notion en droit ni de la loi », soutient Me Jean Wilner Morin.
C.E. / Image7