Haïti/Insécurité : Jovenel Moïse responsabilise Joseph Jouthe
En Haïti, l’insécurité comme phénomène social a pris plusieurs dimensions depuis quelque temps. Ce phénomène, depuis la prolifération des gangs et de la ghettoïsation de certains quartiers, est traversé par plusieurs contextes politiques au cours des années pour enfin prendre cette ampleur multiforme.
Des groupes armés se sont fédérés sous l’égide du gouvernement, des massacres revendiqués par la fédération de gangs baptisée G9, dans des quartiers populaires, des homicides volontaires et kidnapping décorent le quotidien frustrant de la population haïtienne. Après plusieurs annonces de mesures de l’Administration Moïse -Jouthe pour contrecarrer ce phénomène, l’insécurité n’a fait que s’aggraver aux yeux des dirigeants.
Après que le Premier ministre Joseph Jouthe ait remis sa démission, acceptée par le président Jovenel Moïse, la présidence a implicitement responsabilisé l’ancien chef de gouvernement, qui aurait été l’obstacle au retour de la sécurité dans le pays.
« Depuis quelques semaines, le Président de la République constate avec amertume la dégradation de la situation sécuritaire du pays où des actes de kidnapping se sont généralisés considérablement, notamment, dans l’aire métropolitaine. Plus récemment, l’enlèvement des prêtres catholiques et d’autres religieux constitue une preuve tangible que les réponses du gouvernement, ainsi que celle du CSPN, au problème persistant de l’insécurité se sont révélées inefficaces. » lit-on dans le communiqué.
En effet, nous constatons la méchanceté et la complicité du chef de l’État qui, malgré conscient de l’inefficacité du gouvernement qu’il a nommé avec une feuille de route spécifique, dénonce son incapacité après plus d’un an. Joseph Jouthe était-il l’obstacle au rétablissement de la paix et la sécurité dans le pays? Ou du moins est-il victime et complice de l’incapacité du président à diriger le pays en désolidarisant avec les groupes armés en Haïti ?
Toutefois, quoique démissionné ou révoqué pour incompétence, le président garde toujours ses ministres comme s’ils étaient les surdoués de la République. De toute façon, le même gouvernement incompétent mais avec un autre chef faisant partie de l’ancien groupe d’incompétents. Que devons-nous en espérer ?
Wallace Elie.