Économie

Réginald Boulos: « Le pouvoir d'achat de ceux qui dépendent du transfert de l'étranger diminue annuellement de 20 à 25 % environ »

L'entrepreneur, Réginald Boulos, au cours d'une interview ce jeudi 11 Mars 2021 critique amèrement les dirigeants de l'État pour ne pas pouvoir jamais réguler l'économie du pays. L'instabilité du taux de change est régulière, ils pensent gérer la problématique du taux de change à travers une Circulaire, pourtant le problème est complexe, analyse Dr Réginald Boulos. Quand un pays, c'est la corruption qui y règne, l'incompétence le dirige, ça ne pourrait être autrement, analyse-t-il en continuant.

La figure emblématique de l'organisation politique MTV continue en énumérant quelques facteurs responsables de l'instabilité du taux de change, « Un problème relatif à la balance de paiement, absence d'investissement dans la production nationale, le déficit budgétaire, la contrebande au niveau des douanes, la corruption ».

Le pays vit en grande partie du transfert de l'étranger, en moyenne le montant des transferts s'élève à 3.8 milliards de dollars américains par année, mentionne l'ancien supporteur de Jovenel Moïse aux récentes élections présidentielles.

La conséquence fondamentale de l'inflation, de l'instabilité du taux de change est l'appauvrissement de la population, surtout ceux qui dépendent du transfert de la diaspora, souligne le responsable des supermarchés «Delimart ». La Banque Centrale n'est pas capable de gérer toutes les demandes de l'économie car le problème est plus profond, affirme l'homme d'affaire d'un ton ferme.

« L'année dernière, l'État haïtien a fait un déficit budgétaire de 35 milliards de Gourdes. Les exportateurs et les ONGs, qui sont deux autres catégories d'acteurs faisant partie du problème de taux de change, vendent leurs dollars comme bon leur semble, à qui ils désirent, argue Dr Réginald Boulos».

«Les autorités de l'État ont constaté une baisse au niveau des revenus en tenant compte des prévisions. Cette diminution est due à cause de la contrebande existante dans l'administration publique gérée par des manitous depuis 10 ans, explique le dirigeant politique opposant au pouvoir en place. L'État adopte une économie en gardant secret ses dettes, poursuit-il ».

« Les bons du trésor, à savoir les dettes de l'État envers les banques privées s'élèvent à hauteur de 30 milliards de gourdes par année, fait savoir le médecin. Les dirigeants du pays effectuent beaucoup de dépenses inutiles, non rentables, non productives. En ce qui concerne la corruption, pour la période allant de 2017 à 2020, Haïti a perdu 13 places dans la liste des pays les moins corrompus. Actuellement le pays est placé 179ème sur une liste de 179 pays corrompus donc nous sommes le dernier, le plus corrompu », a détaillé Dr Réginald Boulos.

C. E/Image7

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