OPINION

Mme Martine Moïse suit les traces de son mari, mais pas pour lui rendre Justice

Depuis la mort du président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier, le pays se fonce davantage dans le chaos institutionnel et les acteurs politiques en sont les seuls responsables.

Voilà que son mari a été assassiné dans sa résidence privée et elle, Martine Moise, en tant qu’ex première dame a dit avoir reçu plusieurs balles des “mercenaires”, se trouvait aux Etats-unis pour les soins nécessaires. Mais après une bonne partie de sa récupération une frange de la population espérait qu’elle allait se mettre à la disposition de la Justice, même que cette dernière ne l’a pas interpellé, pour expliquer qu’est-ce qui s’est passé réellement puisque de loin ou de près elle a été témoin oculaire de l’assassinat. Mais à la surprise, non seulement elle envisage se porter candidate à la présidence, dont elle a le droit constitutionnellement, mais aussi elle répète les attaques de son mari contre un secteur bien déterminé de l’oligarchie haïtienne, les Boulos et les Dimitri.

Ce comportement de l’ex première dame me dit beaucoup sur le plan institutionnel puisque au lieu de collaborer avec la Justice haïtienne pour que la lumière soit faite elle préférait donner une interview à un journal américain, le New York times, que à nos propres institutions, dont elle prétend être la garante. Ce qui sous-entend que ce journal est mieux placé pour dire au peuple haitien “sa vérité” autour d’une question qui mettait en jeu et à nu toute la souveraineté nationale.

Ce n’est pas un secret pour personne que le pays vit dans une décadence multidimensionnelle. Mais le pire, par rapport à des décisions prises, des déclarations faites par des gens qui font de la politique j’ai l’impression qu’ils ne savent même pas qu’est-ce que c´est ou du moins comme Haïti est quasiment devenu la République de cancres ils optent pour son effondrement plus rapide, et, si certains le font discrètement, mais quand à Mme Moïse sans doute elle a déjà en tête d’où il va résoudre les problèmes du pays explicitement, chez les blancs.

De même que j´exhortait aux hommes et femmes du pays de condamner l´assainat de Monsieur Moïse quelque soit son clan politique, cette fois non seulement ces acteurs, mais aussi pour le plaidoyer de la démocratie que les Etats-unis veulent imposer au reste du monde, si ce n’est pas un complot, c´est inadmissible qu´ils acceptent ce geste venant de Mme Moïse qui fait tort à la démocratie, le respect des institutions, puisque un fait pareil devrait la mettre immédiatement en doute et la présente comme suspecte numéro un de l´assassinat comme cela a été le cas pour l’actuelle vice-présidente argentine, Cristina de Kirchner après la mort de son mari en 2010, ou comme les dominicains le font pour Mme Gassant qui vivent dans un Etat démocratique.

Finalement, Martine Moïse comme beaucoup d´autres et héritière de son mari n’est pas une démocrate et son comportement en témoigne, car si elle l’était malgré que la Justice ne l’interpelle pas, mais une fois capable de parler clairement elle aurait du apporter son support à l’enquête par devant la Justice pour aider le peuple haitien a comprendre si l´assassinat de son mari a été perpétré vraiment pas des mercenaires, des gens de l´opposition pourrie ou du moins si cela a été un conflit interne qui a tourné mal avant même de répéter l’hymne national de ces partisans qui sont déjà convaincus (se oligak yo ki touye Jovnel) et se lance dans la course au Palais National. Mais c’est aussi un manque de respect envers tout le peuple haitien puisque les linges sales doivent se laver d’abord en famille comme le dit notre proverbe. Et une faute de communication politique grave c´est en allant chez les blancs pour leur raconter quelque chose qu’ils savent déjà, car il fallait être dépourvu de tout bon sens, ne pas reconnaître le poids des Etats-unis ou tout simplement être un novice de la politique extérieure étasunienne, qui prime toujours ses intérêts, pour dire qu’ils n’étaient pas au courant de l’assassinat de Jovenel Moise qui était un partenaire notoire.

Claudy Bastien, étudiant en Relations Internationales à l’Université Nationale de San Martin (Argentine)

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