Lucmane Délile: « L’ex-PM Joseph Jouthe avait conseillé au président Jovenel Moïse de me révoquer par jalousie »
Le phénomène de l’insécurité semble atteindre son apogée en Haïti. Hier 6 Septembre 2021, un ancien policier et actuel chef de gang interagit, par voie de presse avec les autorités de la plus haute institution policière, à savoir le conseil supérieur de la police nationale (CSPN). L’ancien ministre de la justice et de la sécurité, Me Lucmane Délile, en commentant, ce mardi 7 septembre 2021, la situation sécuritaire, exprime son indignation en indiquant qu’il était en train de lutter à tout prix pour éviter le pays de cet état inacceptable pendant son passage à la du tête du MJSP, malheureusement dit-il, le Premier ministre à l’époque, Joseph Jouthe, par jalousie, avait conseillé à Jovenel Moïse de le révoquer.
Je ne sais pas exactement la raison, ce qu’il avait dit au président mais nous savons qu’en politique, la volonté de procurer de l’argent, de faire du vedettariat peuvent provoquer n’importe quoi donc c’est peut-être par jalousie explique Me Lucmane Délile. « Le PM a fait croire au président que je travaille pour mes intérêts personnels », rapporte-t-il.
L’homme de loi enchaîne en soulignant que l’insécurité en Haïti a des précédents historiques à considérer. Le remplacement de l’armée par la police a des conséquences négatives comme la perte de la base de données des informations importantes.
« Nous avons un tempérament d’amateur, c’est la cause de notre situation actuelle. Ces gens n’aiment pas le pays, tance le juriste sans citer de nom.Nous évitons de collaborer, nous ne respectons pas nos limites et nos capacités, cependant ensemble nous pouvons le faire », fustige l’ex-ministre.
« J’avais donné un ultimatum aux paisibles citoyens du village de Dieu, de laisser provisoirement la localité. Des commentaires pleuvent de toute part,pourtant les gens n’y sont pas actuellement. Ils ne veulent pas résoudre le pays. Tout le monde voit le problème mais malheur à celui qui ose le résoudre », rappelle Me Délile, sans mâcher ses mots.
Me Lucmane Délile affirme que depuis 1986, la question de sécurité n’a jamais été une priorité pour l’Etat Haïtien, cependant, la sécurité est la première des missions de tout État. Avec la volonté les autorités peuvent résoudre le problème. Il faut souligner, ajoute-t-il, la PNH est le plus petit maillon de la chaîne de sécurité.
« Seule, la police nationale ne peut pas résoudre le problème. Il faut collaborer avec les collectivités territoriales, les maires, les membres des CASEC, ASEC.
Malheureusement chaque ministre fait séparément son travail en Haïti », souligne l’ancien commissaire du gouvernement de Port-Au-Prince avant de soutenir, « Autant de fois qu’il y a de la vie, il y a encore une dernière chance ».
C. E/Image7