L’assassinat du président Jovenel Moïse est l’expression d’un État failli – Etzer Emile
Le professeur d’Université, Etzer Emile affirme, ce jeudi 15 juillet 2021, lors d’une interview que l’assassinat du président Jovenel Moïse exprime l’effondrement de l’État, le dysfonctionnement des institutions, le niveau de l’impunité dans la justice haïtienne, entre autres. Pour le spécialiste en économie, l’assassinat du chef de l’État était prévisible.
« Lorsqu’on est dans la phase de l’effondrement de l’État, tout peut arriver car la justice, l’éducation, la sécurité et autres n’existent pas, alors n’importe quel citoyen peut être victime de n’importe quel acte, à n’importe quel moment et dans n’importe quel endroit », continue Etzer Emile en vue d’expliquer la prévisibilité de l’assassinat du propriétaire de l’agritans.
Au cours des deux dernières années, un bâtonnier qui est d’abord un avocat a été assassiné, des journalistes, écoliers (es), militants, médecins, ont été assassinés. Presque tous les secteurs sont touchés par l’insécurité. On avait l’impression que même le premier citoyen de la nation était épargné car quand tout le monde est exposé à l’insécurité, la sécurité n’existe pour personne, détaille le présentateur de l’émission » Éducation Économique » diffusée sur la RTVC.
Un pays qui n’a pas la capacité de sécuriser ses frontières, de protéger les vies et les biens sur son territoire n’est que l’expression d’État failli., précise Etzer Emile. Même quand on parle de Commando, de mercenaires, un pays où la police est forte, les services de renseignements fonctionnent, les institutions ne sont pas faibles, l’assassinat d’un président est inimaginable, soutient fermement l’économiste.
« Est-ce l’assassinat de Jovenel Moïse ne devrait pas être la dernière limite à franchir ? s’interroge M. Emile. N’est-il pas le signe indiquant l’heure de l’État de droit ou du moins l’arrivée d’un drame plus tragique ? », continue-t-il.
L’auteur du livre « Haïti a choisi de devenir un pays pauvre : les vingt raisons qui le prouvent », lance plus loin un appel à la société haïtienne à l’élite économique pour établir en commun les règles du jeu afin d’établir un autre modèle d’État fort.
C.E /Image7