Haïti-Économie: Quelles sont les causes de la Pénurie permanente des produits pétroliers? l’ANADIPP Analyse
Depuis plus de trois ans, le carburant devient en Haïti, un produit très rare. De manière répétitive, permanente et sans rater une année, les haïtiens, particulièrement les transporteurs, font face à une pénurie d’essence. La non application de la loi de Mars 1995 relative aux produits pétroliers par l’Etat, le manque de capacité de Stockage de la part de l’Etat, la non régularité des commandes par l’État, le nombre réduit des camions du côté des distributeurs, l’insécurité, sont parmi l’ensemble des causes jouant dans le problème de la carence de l’essence sur le territoire du pays, énumère David Turnier, le président de l’association nationale des distributeurs des produits pétroliers (ANADIPP), le mercredi 20 octobre 2021, dans la presse.
Suite aux menaces d’incendies faites par des motocyclistes et d’autres conducteurs, David Turniers précise que, « Les produits pétroliers ne sont pas arrivés au niveau des stations d’essence. Au moins chaque pompe :BNC, Capital, TOTAL, entre autres, a commandé au minimum dix-huit mille (18.000) gallons. Les propriétaires des stations sont en attente. D’ailleurs, il faut payer à l’avance ».
Personnellement, j’ai reçu ma première cargaison de neuf mille (9000) gallons depuis le 14 octobre écoulé, jusqu’à date, aucune autre. Pourtant, nous avons l’habitude de commander et de recevoir quatre cargaisons par semaine, continue d’argumenter le numéro 1 de l’ANADIP.
« L’État a livré ce lundi 18 octobre 2021, trente mille (30.000) barils de Diésel et dix-sept mille barils (17.000) de Gazoline, indique l’entrepreneur tout en indiquant que cette faible quantité va être consommée pendant deux à trois jours seulement ».
David Turnier poursuit en rappelant fermement que le carburant n’est pas encore arrivé dans les stations de service. C’est un fait, insiste-t-il. Une pompe connaît mensuellement une fermeture de 20 jours environ. Le secteur est en crise depuis plus d’une année, explique-t-il.
« Le prix d’un gallon de Gazoline sur le marché international s’élève à 280 gourdes et le prix d’un gallon de Diésel est fixé à 269 gourdes. Haïti est l’un des pays qui vend l’essence au plus bas prix. Même à Cuba, un pays communiste, le prix du carburant est plus élevé, détaille M.Turnier en déclarant qu’il y a des décisions à prendre. Soit les autorités peuvent diriger ou ils ne peuvent pas, soutient-il ».
L’État fait une subvention directe à hauteur de 114 gourdes sur chaque gallon de diésel, au profit de qui ? Certainement au profit des grandes entreprises, comme BRANA?, analyse David Turnier sous forme de question.
D’après les explications du président de l’ANADIP, les distributeurs des produits pétroliers plaident pour la mise en application de la loi de Mars 1995 réglementant le secteur pétrolier, une décision légale qui provoquera automatiquement une augmentation des prix de l’essence.
« C’est un choix! Si la population ne veut pas que les prix du carburant soient augmentés avec l’application de la loi concernée, donc elle accepte que la PNH fonctionne avec ses maigres moyens, que le pays continue de ne pas disposer d’hôpital, d’infrastructures routières, qu’elle continue de se battre pour avoir accès à l’essence, argumente David Turnier ».
C. E /Image7