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Dictature à la Moïse, les gangs au pouvoir, nous sommes en Haïti, en 2021

Les régimes démocratiques sont organisés selon le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire afin d’éviter leur concentration entre les mains d’une seule personne. En Haïti depuis plus d’un an, le chef de l’exécutif a constaté la caducité du pouvoir législatif, ce qui fait alors, que le président dirige par décret.

Cependant, avec l’absence d’un parlement fonctionnel, l’exécutif et le judiciaire devraient s’associer chacun de leur côté pour la bonne marche du pays et de la démocratie en particulier. Or à maintes reprises le pouvoir judiciaire a été piétiné par l’exécutif, ce qui nous ramène à une forme de dictature, car les pouvoirs sont concentrés entre les mains de l’exécutif mené par Jovenel Moïse.

Il ordonne, il prend des décrets et met à la retraite ceux qui menacent de lui remplacer au pouvoir. Le chef de l’Exécutif est seul dans une démocratie à la Moïse. Cependant, le chef de l’Exécutif Jovenel Moïse n’a aucun compte à rendre sauf, à la Fédération des gangs G9, qui représente un pouvoir, peut-être pas le quatrième, mais remplace le judiciaire en Haïti et le pouvoir législatif.

Considérant que, d’une part la fédération des gangs G9, à le pouvoir de révoquer tout ministre, directeur général, ou Secrétaire d’Etat s’ils refusent de courber à leurs recommandations. Par exemple, la demande de révocation de la ministre des affaires sociales et du travail, le rappel à l’ordre du Ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales (MICT), Audain Fils Bernadel par ces Gangs fédérés (G9), c’est le pouvoir de contrôle des législateurs.

Parallèlement au pouvoir de libération ou de détention du pouvoir judiciaire, le G9 décide de qui va en prison ou libéré, tel est le cas de Fednel Monchery arrêté il y a quelques heures puis libéré selon Directeur exécutif du RNDDH. « Des bandits du gang Krache Dife, à bord de deux véhicules, sont venus récupérer l’ex-DG du Ministère de l’Intérieur, Fednel Monchery, qui a été relâché sur ordre de Jovenel Moïse et de Léon Charles », a-ton appris.

Rappelons que, Fednel Monchery, dont le nom figure dans divers rapports d’institutions étatiques et internationales pour son implication dans le massacre de la Saline, a été appréhendé, menotté et placé en garde à vue samedi dernier au Commissariat de Port-au-Prince par des policiers. Pour un haut gradé de la PNH, « Fednel Monchery n’a pas été arrêté, mais son véhicule a été interpellé et a été conduit au commissariat pour vérification d’une plaque d’immatriculation officielle périmée ».

A l’heure de la dictature à la Jovenel Moïse, les pouvoirs de l’Etat ont été écartés, l’exécutif est seul chef des décisions étatiques. Le ministre de la Justice peut refuser des ordonnances à la minute d’une doyenne du tribunal, juste pour satisfaire la persécution politique de l’exécutif. L’instauration de la dictature de Jovenel Moïse commence maintenant, en dehors du régime politique habituel, mais il les avait conquis et les maintenait par la violence, non par des procédures légales. Le peuple haïtien se retrouve encore un fois, après le 7 février 1986, face à son destin, et doit par tous les moyens, répéter l’histoire du peuple libre qu’il était en 1804 et 1986. Notre troisième indépendance nous attend en 2021 !

Wallace Elie
Communicateur Social /Journaliste.

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