Justice

Assassinat de Jovenel Moïse : la justice haïtienne n'a pas la capacité pour traiter un tel dossier, affirme Me Gédéon Jean

Le président du Centre d'analyse et de recherche en droits humains (CARDH), Me Gédéon Jean, en analysant le déroulement de l'enquête relative à l'assassinat du président de la République, Jovenel Moïse, affirme ce 22 juillet 2021, au cours d'une interview, que la justice haïtienne n'a pas la capacité nécessaire pour traiter une telle affaire. Durant les quatre dernières années, ajoute-t-il, la justice haïtienne est dysfonctionnelle.

C'est une évidence, le système judiciaire haïtien ne peut pas traiter des dossiers emblématiques, insiste Me Gédéon Jean. Considérant la mission de la justice, qui est de garantir le droit à la justice, la justice haïtienne n'existe pas, souligne-t-il.

Pour l'avocat, le dossier de l'assassinat du président Moïse est très mal abordé car estime-t-il, le commissaire du gouvernement de Port-Au-Prince n'est pas assez présent dans l'enquête pourtant celui-ci est le chef de la poursuite. De plus, administrativement, l'enquête policière devrait être menée par l'IGPNH, cependant le directeur général est le chef de file.

Après l'assassinat, le lieu du crime n'a pas été sécurisé, même les simples profanes savent qu'en matière de criminologie, le lieu du crime aide dans l'aboutissement d'une enquête, enchaîne le professeur d'Université. Peut-être le commissaire du gouvernement compte auditionner Martine Moïse après les funérailles de son mari, mais s'il décide de ne pas inviter l'ex-première Dame au parquet, nous pouvons tout simplement déduire la conclusion de l'enquête, laisse entendre Me Gédéon Jean.

« N'oubliez pas, nous parlons de l'assassinat d'un président de la République, cela veut dire qu'il y a beaucoup de considérations à faire sur le plan géopolitique, précise le militant des droits de l'homme ».

Selon les informations officielles, un ancien informateur du département d'Etat américain (DEA), est impliqué dans l'assassinat du président. La question fondamentale devrait être : Quand est-ce que quelqu'un est un ancien ou actuel informateur DEA ? Analyse le président du CARDH. Des Colombiens, toujours d'après les données disponibles, ont participé au plan menant au crime. Des planifications ont eu lieu en République Dominicaine. Au moins, trois pays sont concernés. Est-ce que la répartition des tâches entre les autorités haïtiennes et les autorités étrangères a été faite ? Ces points ne sont pas encore clarifiés, poursuit l'homme de loi.

« Nous condamnons l'assassinat du président. Certes, son mandat était arrivé à terme mais c'était quand même un président, avant tout, un être humain, un citoyen. En ma qualité de défenseur des droits de l'homme, je lutte pour le respect du principe d'égalité du droit à la vie », déclare Me Gédéon Jean.

C. E/Image7

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