Affaire petrocaribe: Me Marc-Antoine Maisonneuve donne trois raisons rendant le procès inévitable
Un jour après la levée de la grève des magistrats du pays, le dossier de dilapidation du fonds Petrocaribe refait surface. L’un des avocats des citoyens qui avaient porté plainte contre les responsables de la dilapidation du fonds petrocaribe, Me Marc-Antoine Maisonneuve, a fait savoir, au cours d’une interview le 20 avril 2021 que l’affaire relative au fonds petrocaribe avance correctement au niveau de la Justice malgré les différentes manœuvres effectuées par le pouvoir exécutif. Tôt ou tard, le procès aura lieu, a-t-il rassuré.
Me Marc-Antoine Maisonneuve veut faire croire que le président Jovenel Moïse s’est associé avec des groupes armés dans le but d’empêcher l’aboutissement du procès petrocaribe, qui est le dossier le plus préoccupant pour la société haïtienne.
La commission anti-corruption, du Sénat, après avoir donné son avis à travers un rapport, Jovenel Moïse a ordonné que ledit rapport soit transféré à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). La CSCCA, de son côté a fait un travail formidable allant dans le sens du rapport du Sénat, a rappelé l’homme de loi.
« Jovenel Moïse a fait appel à des experts de l’OEA, de l’ONU en vue de l’aider à contredire le rapport de la CSCCA. Que ce soit le rapport du RNDDH, celui du Sénat, de la CSCCA et de l’ONU, tous ont confirmé que l’argent du fonds petrocaribe a été dilapidé par les hommes du PHTK, a argumenté le militant des droits de la personne humaine ».
Petrocaribe est une coopération pétrolière fonctionnant sur le principe de vente de conditions préférentielles sur les produits. Elle consiste à donner du pétrole à des pays de la Caraïbe sous forme de prêts afin de les aider à développer leurs États. Haïti a reçu sous la gouvernance de l’ex-président Préval en Mai 2006, une quantité de pétrole évaluée à plus de 3.5 milliards de dollars américains. Les dirigeants haïtiens auraient dû vendre les carburants à des compagnies pétrolières locales en transférant au Vénézuela environ 40% de l’argent et utiliser à peu près 60% pour construire des écoles, des hôpitaux, des routes, des logements sociaux entre autres, tout en ayant l’obligation de respecter la dette envers le Venezuela. Le prêt s’étend sur 25 ans à 1% comme taux d’intérêt. Le remboursement peut se faire en espèces et en nature. Le constat, c’est que l’argent a disparu et rien n’est réalisé dans le pays.
Me Marc-Antoine Maisonneuve a souligné que le pouvoir en place est en train d’appliquer une formule de l’ancien président Michel Joseph Martelly qui indique : « Pour bien se défendre, il faut attaquer ». C’est pourquoi, poursuit le juriste, qu’ils commencent d’abord à soutenir différents gangs à travers le pays.
« Malheureusement ils ont bien compté mais mal calculé. Le dossier Petrocaribe marche de manière normale malgré les différentes nominations, à la cour d’Appel, la nomination de Me René Sylvestre à la tête de la Cour de Cassation après le rapport », a fustigé le membre du Barreau de Port-au-Prince .
«En attendant la réalisation du procès, il y a certains noms que la population doit toujours retenir tels que: Stéphanie Balmir Villedrouin, Laurent Salvador Lamothe, Jovenel Moïse, Michel Joseph Martelly, entre autres, a soutenu Me Maisonneuve. Les avocats sont plus vigilants, les rapports sont conservés et les plaignants sont vivants, a-t-il poursuivi ».
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