Cinquième semaine de la grève des juges : le pouvoir en place méprise la justice, critique Me Marthel Jean-Claude
Depuis cinq semaines, la justice haïtienne est dysfonctionnelle. Le président de l’association professionnelle des Magistrats(APM), Me Marthel Jean-Claude, au cours d’une intervention dans la presse le 22 mars 2021, a responsabilisé le pouvoir en place du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Le pouvoir exécutif a un mépris caractérisé à l’égard de la justice, a-t-il argumenté.
L’accès a la justice est un droit de l’homme. Tout d’abord, le justiciable doit pouvoir accéder à un tribunal et un juge. Il revient premièrement, à l’Exécutif de mettre à la disposition des institutions tous ses besoins nécessaires. Les autorités l’ont promis qu’à travers leurs discours, a argué Magistrat Marthel Jean-Claude.
« La loi permet le regroupement en association et en syndicat. Il y a différentes manières pour faire passer des revendications, la grève en est une, a expliqué le juge. Oui les juges continuent de recevoir leur rémunération, c’est une garantie légale comme la grève est légale », poursuit-il.
« L’Exécutif n’a entrepris aucune démarche visant à aborder les revendications des juges, a critiqué le Magistrat. Nous sommes de bonne foi, notre métier c’est d’aller au tribunal et adopter des décisions. Nous aimons notre travail mais nous exigeons de meilleures conditions, a ajouté l’homme de loi ».
L’ensemble des juges haïtien via environ quatre associations de Magistrat dont APM, ANAMAH, RENAMAH, avait observé depuis plus d’un mois cet arrêt de travail dans le but, en premier lieu, de forcer le gouvernement MOÏSE /JOUTHE à rétracter le décret renvoyant inconstitutionnellement, disaient-ils, trois juges de la cour de cassation à la retraite et celui nommant trois autres illégalement à la plus haute instance judiciaire du pays. Ensuite, les Magistrats continuent d’exiger le retour du greffier Christophe Lespérance à son poste, qui a été mis en disponibilité sans solde pour avoir pris siège dans le cadre de l’affaire de Me Yvickel Dieujuste Dabrézil.
E. C/Image7